Quelles sont les évolutions du permis de conduire autour du handicap ?
La voiture est un moyen de mobilité qui garantit une certaine autonomie dans nos sociétés. Une personne en situation de handicap n’est pas forcément inapte à conduire un véhicule. Toutefois, se pose alors la question du permis de conduire.
Qu’est-ce qui change au niveau du permis de conduire ? Comment aménager son véhicule en fonction du handicap ?
Peut-on conduire en étant en situation de handicap ?
La réponse à cette question varie selon la nature de celui ci. Certaines personnes sont autorisées à passer le permis de conduire, alors que l’examen est exclu pour d’autres.
Pour pouvoir passer son permis de conduire, une personne en situation de handicap doit répondre à deux conditions.
La première est commune à n’importe quel conducteur, c’est-à-dire être âgé d’au moins 16 ans lors de l’inscription, ou 15 ans pour celles et ceux qui optent pour l’apprentissage anticipé. L’apprenant doit ensuite attendre d’avoir 18 ans pour passer l’examen pratique du permis B.
La seconde condition est spécifique aux personnes en situation de handicap. Elles doivent passer une visite médicale auprès d’un médecin agréé de la commission médicale de la préfecture. Ce contrôle détermine si la personne est apte ou non à passer le permis de conduire.
Permis de conduire handicap : les différences avec le permis B classique
En fonction du handicap, les épreuves du permis de conduire sont aménagées. À ce titre, 4 catégories de handicap se distinguent.
Handicap auditif
Dans ce cas de figure, le handicap peut être contourné via diverses solutions. Ainsi, il existe des sessions spécialement adaptées aux personnes sourdes et malentendantes.
L’apprenant handicapé peut également être accompagné par un interprète en langue des signes ou utiliser un outil de communication qui l’aide à mieux comprendre et à mieux communiquer durant l’apprentissage.
Si le handicap auditif génère des difficultés de communication, l’apprenant a le droit à du temps supplémentaire pour la durée de l’épreuve pratique du permis de conduire.
Handicap visuel
En cas de handicap visuel, la visite médicale permet de vérifier si le candidat possède une vision suffisante pour conduire.
Le port de corrections est l’unique solution permettant de contourner un handicap visuel rédhibitoire pour la conduite auto.
Malheureusement, si malgré le port de corrections, la vision du candidat n’est pas suffisante, il n’est pas autorisé à passer son permis de conduire.
Handicap physique
Ici, c’est avant tout l’aménagement du véhicule qui permet à une personne souffrant d’un tel handicap de pouvoir passer son permis de conduire. La plupart des handicaps physiques peuvent ainsi bénéficier d’un aménagement spécifique.
Les aménagements peuvent prendre diverses formes selon le handicap : assistance à la conduite, boîte de vitesse automatique, aménagement de la pédale de frein et d’accélération, accès au fauteuil roulant, siège pivotant, joystick à la place du volant, etc.
Dès lors, la personne en situation de handicap doit trouver une auto-école disposant d’un véhicule adapté.
Le candidat peut également bénéficier d’aménagements et d’une durée supplémentaire pour l’examen théorique du permis de conduire.
De même, il peut venir avec un accompagnateur durant son apprentissage et lors des épreuves.
Handicap cognitif ou psychique
Le handicap cognitif se traduit par des difficultés à l’apprentissage, non pas à cause d’une déficience intellectuelle, mais à cause de troubles comme la dyslexie, la dyspraxie et la dyscalculie. Ces personnes sont généralement aptes à passer le permis de conduire, sauf si les troubles perturbent de façon significative la compréhension du Code de la route (lecture des panneaux…). Néanmoins, elles peuvent nécessiter un apprentissage s’étalant sur une plus grande durée ainsi que des épreuves aménagées.
Le handicap psychique n’induit pas non plus de déficience intellectuelle particulière. Il se caractérise par des difficultés psychosociales et des variations d’états psychiques. Là aussi, ce handicap n’interdit généralement pas l’accès au permis de conduire. Pour ces personnes il n’existe pas vraiment d’aménagement spécifique.
Handicap mental
On utilise généralement le terme de handicap mental lorsqu’une déficience intellectuelle est constatée. Dès lors, c’est à la visite médicale de statuer si la personne est apte à passer le permis de conduire. Si oui, la personne peut demander à disposer de temps supplémentaire pour la durée des épreuves.
Comment aménager son véhicule en fonction du handicap ?
Comme nous l’avons indiqué, l’aménagement du véhicule concerne essentiellement les personnes en situation de handicap physique.
Comme pour tout véhicule d’auto-école, la voiture doit être équipée d’une double-commande de freinage, d’une double-commande de direction et de rétroviseurs supplémentaires.
L’aménagement de l’auto est adapté en fonction du handicap du candidat. Il existe deux catégories principales d’aménagement d’un véhicule pour une personne en situation de handicap :
- L’aménagement de l’accès au véhicule
- L’aménagement du poste de conduite
Aménager son véhicule pour faciliter l’accès
Concernant l’accès au véhicule, les cas les plus répandus consistent à aménager le véhicule pour que la personne puisse y accéder sans aide technique, toutefois pouvoir ranger son fauteuil facilement (rampe d’accès, treuil…).
Ensuite, il y a l’aménagement introduisant une aide technique (siège pivotant, plateau de transfert, élévateur…) pour que la personne en situation de handicap puisse s’assoir sur le siège.
Plus rare, le véhicule peut être aménagé pour que la personne conduise en restant installée dans son fauteuil roulant (plateforme élévatrice, transfert du siège…).
Naturellement, la sécurité du jeune conducteur ainsi que celle des passagers sont à prendre en compte dans l’aménagement du véhicule.
Aménager son véhicule pour faciliter le poste de conduite
La personne en situation de handicap doit pouvoir accéder aux commandes de conduites primordiales : direction, freinage, accélération. Il existe plusieurs solutions pour adapter le véhicule. De la boîte de vitesses automatique au joystick en passant par diverses aides techniques.
L’accès aux commandes secondaires peut également être facilité. La personne en situation de handicap peut notamment utiliser une télécommande multifonctions permettant de contrôler les feux, les essuie-glaces, l’avertisseur, etc.
A noter que l’assurance d’un véhicule pour handicapé diffère de celle d’un véhicule sous sa forme classique. La prime d’assurance est généralement plus élevée n’éhsitez pas à réaliser une estimation d’assurance auto sur notre site.
Pour conclure
Il existe des solutions permettant d’adapter le permis de conduire aux personnes en situation de handicap. Elles prennent la forme d’aménagements durant l’apprentissage théorique et pratique, et d’aménagements du véhicule utilisé pour passer l’épreuve pratique du permis de conduire dans le cas d’un handicap physique.
Cependant, avant d’envisager de passer le permis de conduire, les candidats avec un handicap doivent effectuer une visite médicale afin de vérifier que celui-ci n’est pas rédhibitoire pour le permis auto.
Naturellement, le résultat de cette visite médicale auprès de la commission de la préfecture varie selon chaque cas de handicap. En règle générale, il existe toujours des aménagements possibles pour les personnes à mobilité réduite, pour les sourds et malentendants. En revanche, pour les personnes ayant un handicap visuel, cognitif, psychique ou mental c’est au cas par cas.